L'ancienne collégiale Saint-Martin de Champeaux est une église catholique paroissiale, située à Champeaux, dans le département français de Seine-et-Marne. Elle remplace une église abbatiale plus ancienne, où un chapitre de douze chanoines séculiers s'était substitué aux religieux au début du XIIe siècle. Il est placé sous la protection de l'évêque de Paris, et entreprend la construction d'une nouvelle église vers 1160. Ses dimensions sont particulièrement imposantes : avec une longueur de 65 m, elle compte parmi les plus grandes églises gothiques des XIIe siècle et XIIIe siècles en Île-de-France. Ceci explique aussi la lenteur du chantier, qui connaît une interruption entre 1220 et 1270, et l'austérité de l'architecture.
En effet, il n'y a pas de triforium, et les fenêtres ne sont pourvues de réseaux que dans les collatéraux du chœur. Ceci n'exclut pas une exécution soignée, avec notamment des colonnettes monolithiques, particulièrement fines, et des chapiteaux d'une grande qualité. En dépit de la longueur du chantier, la cohérence stylistique de l'ensemble est assurée. L'on identifie les influences des cathédrales de Paris et de Sens. Les stalles Renaissance et les remarquables vitraux figurent parmi les réalisations artistiques notables des XVe siècle et XVIe siècle en région parisienne. En dépit de ses dimensions, la collégiale n'avait pas vocation d'église paroissiale entre 1242 et 1790, et servait donc uniquement aux célébrations des chanoines, qui étaient au nombre de vingt-trois entre 1208 et 1594, puis de nouveau au nombre de douze.
La Révolution française met un terme à l'existence du chapitre, et Champeaux perd son rôle de chef-lieu de la prévôté du chapitre, qui s'étend sur un certain nombre de seigneuries. La collégiale devient église paroissiale, et est classée monument historique par liste de 1840. Cependant, sa restauration n'intervient que tardivement à la fin du XIXe siècle, et sauve de justesse l'immense édifice de la ruine, sans pourtant être complète. Aujourd'hui, l'ancienne collégiale Saint-Martin est enfin restaurée ; elle conserve sa vocation de lieu de culte du pôle paroissial de Mormant, et des messes dominicales continuent d'y être célébrées tout au long de l'année.