L'assassinat d'Élisabeth de Wittelsbach, dite Sissi, impératrice d'Autriche et reine de Hongrie, s'est produit au début de l'après-midi du 10 septembre 1898 à Genève. Il a été perpétré par Luigi Lucheni, un Italien qui se revendiquait de la mouvance anarchiste.
Le jour du meurtre, l'impératrice, âgée de 60 ans, séjourne à l'hôtel Beau-Rivage avec une suite restreinte. Vers 13 h 30, elle quitte son hôtel avec sa dame de compagnie, Irma Sztáray de Sztára et Nagymihály, afin de rejoindre le bateau Le Genève sur lequel elles ont l'intention d'embarquer. Luigi Lucheni les devance et se précipite sur Élisabeth, à laquelle il assène un coup de lime au cœur. C'est à bord du Genève que sa dame de compagnie constate l'état préoccupant de l'impératrice. Elle est reconduite à l'hôtel Beau-Rivage, où elle meurt un peu plus d'une heure après avoir été agressée.
L'annonce de sa mort provoque la stupéfaction dans l'Europe entière. Plusieurs arrestations de personnes qualifiées d'anarchistes ont lieu, notamment en Suisse et en Belgique. À Vienne et à Trieste, des ouvriers italiens sont pris à partie, tandis qu'à Berlin, les mesures de police sont renforcées. À Bruxelles, des afficheurs de libelles sont mis sous les verrous. De prétendus complots anarchistes envers d'autres souverains ou héritiers, tels le roi Charles Ier de Portugal, la reine Wilhelmine des Pays-Bas et le prince Victor-Emmanuel d'Italie, sont évoqués par la presse.
Les funérailles de l'impératrice-reine, une semaine après sa mort, donnent lieu à de nombreuses marques d'hommage rendues par une importante représentation de membres du Gotha et par la population viennoise envers leur souveraine. Son assassinat consolide le mythe dont elle était déjà auréolée de son vivant et qui est toujours présent au XXIe siècle.