La bataille du Mont Ortigara est un engagement armé entre les troupes italiennes et les troupes austro-hongroises lors de la Première Guerre mondiale. Elle a lieu du 10 au 25 juin 1917 au mont Ortigara, en Italie.
La bataille implique la 6e armée italienne du général Ettore Mambretti, qui attaque en force le secteur austro-hongrois défendu par la 11e armée du général Viktor von Scheuchenstuel. Bien que l'on se souvienne aujourd'hui de l'attaque principalement pour les escarmouches sanglantes qui ont opposé les Alpini pour la possession du mont Ortigara, elle visait en fait à reconquérir les vastes portions de territoire perdues sur le plateau lors de l'offensive austro-hongroise de Frühjahrsoffensive ("offensive de printemps") de mai 1916.
Cette partie du front, que le chef d'état-major Luigi Cadorna considérait initialement comme secondaire par rapport au front de l'Isonzo, a pris une importance stratégique croissante au fur et à mesure que le conflit progressait. Cela est devenu évident en 1916, après que les Austro-Hongrois aient fait comprendre aux commandants italiens qu'une percée le long de cette partie du front permettrait à l'ennemi de pénétrer dans la vallée du Pô et de prendre à revers les armées situées sur le Karst et l'Isonzo.
Le commandement militaire suprême italien (Comando supremo militare italiano) a décidé que le front touché par l'attaque serait long de 14 kilomètres, principalement sur un terrain situé entre 1 700 et 2 100 mètres d'altitude, qui, dans les zones les plus élevées, présentait des caractéristiques karstiques particulières qui le rendaient sévère, aride et dépourvu de ressources, en particulier d'eau. Afin d'assurer un soutien logistique à l'énorme masse d'hommes et de matériels que les hauts commandements entendaient déployer le long du front, la construction d'aqueducs et d'imposants travaux routiers fut lancée sur tout le secteur des hauts plateaux.
Malgré les grands efforts consentis, les commandements italiens n'ont pas su gérer au mieux les situations et les imprévus ; les tentatives d'avancée ont été diverses et souvent mal gérées. Au contraire, le sacrifice de vies humaines a été très élevé, et après presque vingt jours de bataille, la 6e armée a ordonné la retraite vers les positions de départ, déclarant effectivement l'échec complet de l'offensive.