La bataille de Poitiers, anciennement en français bataille de Tours, appellation toujours utilisée par les anglophones, appelée dans des sources arabes « bataille du Pavé des Martyrs » (arabe : معركة بلاط الشهداء), a lieu entre, d'une part, les Francs et les Burgondes, dirigés par Charles Martel alliés aux Aquitains, eux-mêmes dirigés par Eudes d'Aquitaine, et d'autre part une armée omeyyade menée par Abd al-Rahman, gouverneur général d'al-Andalus.
« C’est une bataille très mal connue. On n’est sûr ni du lieu ni de la date ni de l’importance des effectifs en présence » affirme la professeure en histoire médiévale Elisabeth Carpentier. L'incertitude au sujet du lieu même conduit à des variations et des discussions quant à la dénomination de la bataille, selon les époques, les auteurs et les langues,.
Le lieu de la bataille est incertain. Sa localisation oscille entre le nord de l'Aquitaine, près du village de Vouneuil-sur-Vienne ou très proche de Tours (l'emplacement de la bataille était alors proche de la frontière entre le Royaume franc et celui d'Aquitaine, alors indépendant) ou encore proche de Poitiers. Edward Gibbon le situe entre Tours et Poitiers. Karl F. Werner reprend la ville de Moussais et la date du 2 octobre 732.
Cette bataille marque une étape dans l'établissement de la dynastie carolingienne. Abd al-Rahman est tué, le maire du palais Charles en sort renforcé et le duc Eudes affaibli.
La mort du gouverneur général d'al-Andalus, Abd al-Rahman, tué dans la bataille, met fin aux incursions andalouses via le royaume d'Aquitaine, mais elles reprendront par la vallée du Rhône à partir de 734. Ça n'est qu'en 759, par la prise totale de la Septimanie que les troupes de Pépin le Bref les écartent du Nord des Pyrénées.
Les Ommeyades s'implanteront de nouveau au sud de la Gaule franque en 890, jusqu'en 973.
Dans les siècles suivants, des chroniqueurs du IXe siècle[Qui ?], puis les auteurs de chansons de geste[Qui ?], donnent au maire du palais, Charles, le surnom de Martel (le marteau), mais sans l'attribuer spécifiquement à une bataille en particulier, les multiples batailles qu'il a mené pouvant aussi en être la cause.