L'assassinat de Samuel Paty, aussi désigné comme l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine, est une attaque terroriste islamiste perpétrée le 16 octobre 2020 dans la commune française d'Éragny-sur-Oise, située dans le Val-d'Oise.
Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie, est assassiné par arme blanche et décapité peu après être sorti de son collège de Conflans-Sainte-Honorine. L'assassin, Abdoullakh Anzorov, est un citoyen russe d'origine tchétchène âgé de 18 ans et qui bénéficie du statut de réfugié, accordé à ses parents alors qu'il était mineur. Il est abattu par la police quelques minutes après l'attentat.
Dix jours auparavant, Samuel Paty montre deux caricatures de Mahomet issues du journal satirique Charlie Hebdo lors d'un cours d'enseignement moral et civique sur la liberté d'expression avec ses élèves de quatrième. L'enseignant a préalablement demandé aux élèves ne souhaitant pas regarder ces images de sortir de la salle de classe. Cela provoque la colère du père d'une collégienne, lorsque sa fille lui en parle. Celui-ci, ainsi que le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, publient alors sur divers réseaux sociaux des vidéos dans lesquelles ils traitent Samuel Paty de « voyou » et de « malade ». Son nom et l'adresse de l'établissement scolaire où il exerce sont divulgués sur les réseaux sociaux. Les vidéos ainsi diffusées prennent un aspect viral, suscitant de nombreux messages haineux à l'encontre de Samuel Paty, jusqu'à la perpétration de l'assassinat. En novembre 2020, il est établi que la collégienne a menti, qu'elle n'était pas présente au cours incriminé, et que ces vidéos sont donc fondées sur un mensonge.
L'assassinat de Samuel Paty provoque de vives réactions, en France et à l'étranger. De nombreuses manifestations populaires sont organisées en mémoire de l'enseignant assassiné ; un hommage national lui est rendu à la Sorbonne le 21 octobre 2020. Une minute de silence est observée dans les établissements scolaires le 2 novembre 2020 et le 15 octobre 2021. À la suite de l'assassinat, le soutien d'Emmanuel Macron aux caricatures provoque également de nombreuses protestations, notamment dans le monde musulman.
Le Fonds Marianne, pour soutenir financièrement des associations qui luttent contre les discours haineux et séparatistes, est mis en place par le gouvernement en 2021 à la suite de cet évènement, et devient l'objet d'une affaire politique et financière en 2023.